LA SECTE
Guest-star David Brook: Sasha Mitchell Cassie: Cassidy Rae Larry: Ryan Philippe Jesse: Nate Richert
"Et voilà ! Encore et toujours victime des préjugés ! Ca fait une semaine que je cherche du boulot et la seule chose que les gens lisent juste avant de me mettre dehors, c'est que je suis mannequin ! Bah quoi, c'est pas parce que je passe mon temps à enfiler des robes ou autres bouts de tissus que je ne sais rien faire d'autre ! Non, mais alors dans quel monde on vit..."
Ingrid venait de rater son huitième entretien. La dernière parole qu'elle avait entendu avant de passer la porte était:
"Si on a besoin d'un joli minois sans cerveau, on se paiera une réplique du tableau Mona Lisa !"
Ingrid se retourna et vit la porte se fermer devant elle. Elle s'exclama:
"Celui-là aura au moins le mérite d'avoir sortit une vanne plus originale que les autres machos que j'ai pu rencontrer depuis quelques jours ! Et même si c'était plus original, c'était quand même NUL !"
Elle avait hurlé ce dernier mot de sorte que l'homme puisse l'entendre. Ingrid tourna des talons et fit demi-tour. En marchant, la jeune femme bougonnait:
"Mais c'est pas possible ! Ils ne font attention qu'à une chose sur mon CV ! Pourtant, il n'y a pas écrit que ça !"
Elle ne fit pas attention lorsqu'elle bouscula une femme, puis un homme. Cette attitude machiste l'outrait tellement qu'elle en oubliait le monde qui l'entourait. Au bout d'un moment, Ingrid sortit un papier de sa poche. Une adresse y était écrite.
"Bon, c'est mon dernier essai pour aujourd'hui. Si ça ne marche toujours pas, je rentre chez moi !"
Elle se rendit à cette adresse. Elle se fit annoncer à la réception et on lui dit d'attendre dans la salle d'attente. Alors qu'elle attendait, Ingrid vit que la porte du bureau de la personne qui devait la recevoir était entrouverte. Curieuse de savoir à quoi ressemblait son futur bourreau; elle se leva de sa chaise et s'approcha. Lorsqu'elle vit la personne en question, Ingrid poussa un cri d'étonnement: c'était Billy. Ingrid s'éloigna de la porte et s'exclama:
"Ah non ! J'ai pas besoin de ça aujourd'hui !"
Elle sortit de la salle d'attente en courant presque. A ce moment-là, Billy sortit du bureau et annonça:
"Ingrid Lawson..."
Il entendit la porte claquer et se précipita pour voir qui venait de sortir. Il vit Ingrid s'éloigner à pas rapide et prit un air triste.
GENERIQUE
Ingrid marchait à pas lents dans la rue. Elle avait épuisé toutes les adresses et avait été rejetée partout. Elle décida d'aller voir Judith afin de prendre de ses nouvelles.
"Alors, et cette mission ? demanda Judith.
_ Et bien... jusqu'ici j'ai gagné mais j'avoue que parfois j'ai peur, répondit Ingrid.
_ De quoi ?
_ Imagine qu'un jour je ne réussisse pas et que je reste là-bas !
_ Ca n'arrivera pas ! s'exclama Judith.
_ Comment tu peux le savoir ?
_ J'en suis sûre ! Je crois en toi, répondit Judith. Et nos soeurs aussi croient en toi... elles savent que tu réussiras !"
Ingrid sentit les larmes monter à ses yeux et se jeta dans les bras de sa soeur aînée. Elle lui murmura à l'oreille:
"Merci, c'est ce qui me manquait..."
Soudain, quelqu'un frappa à la porte de l'appartement de Judith. Cette dernière se leva et alla ouvrir. C'était Adeline.
"Salut Judith ! Tu sais où je peux trouver Ingrid ? Ca ne répond pas sur son portable !"
Judith fit signe à sa soeur d'entrer. Adeline trouva Ingrid assise sur le canapé, son portable.
"Je suis désolée, Adeline ! s'exclama Ingrid. J'avais éteint mon portable lorsque je faisais la chasse au travail et j'ai oublié de le rallumer.
_ Tu as trouvé quelque chose ? demanda Adeline.
_ Non, personne ne veut d'un ex-mannequin dans un bureau, répondit Ingrid. Au fait, tu voulais quelque chose ? Tu as eu une vision ?
_ Non, pas encore, répondit Adeline. Je te cherchais parce que j'avais reçu quelque chose pour toi à la maison !
_ C'est bizarre ! s'exclama Ingrid. J'ai ma propre adresse alors pourquoi tu reçois des trucs à mon nom ! Tu l'as avec toi ou bien c'est resté chez toi ?
_ Je l'ai amené avec moi, répondit Adeline. J'ai une petite idée de qui ça provient !"
Adeline se rendit sur le palier puis entra avec un bouquet de fleurs. En voyant ça, Ingrid eut un sourire aux lèvres. Elle remarqua une carte dans le bouquet.
"Je crois avoir deviné comment tu sais de qui ça provient ! déclara Ingrid.
_ Désolée, je n'ai pas pu m'en empêcher, répondit Adeline.
_ Le bouquet est magnifique ! s'exclama Judith. J'aimerais bien que Maxwell m'en offre un pareil !
_ Je lui ferais passer le message !" répondit Adeline.
Ingrid prit la carte et lut à haute voix:
"Pourquoi êtes-vous partie aussi vite tout à l'heure ? Vous ai-je fais fuir ? Si c'est le cas, j'en suis désolée. Seriez-vous d'accord pour admirer un coucher de soleil avec moi ? Billy."
Ingrid mit la carte sur sa poitrine, au niveau de son coeur et déclara:
"Un coucher de soleil ! Il n'a pas oublié !
_ Tu vas lui dire oui ? demanda Adeline, toute excitée.
_ Je n'en sais rien, répondit Ingrid. J'ai peur de m'engager dans une relation avec ce que je vis en ce moment. Je... je crois que je ne suis pas encore prête à ça !"
Ingrid prit le bouquet de fleurs et s'apprêta à sortir lorsqu'elle entendit un bruit de chute derrière elle. Elle se retourna et lâcha son bouquet: Adeline s'était évanouie et saignait du nez. Judith était penchée sur elle et tentait de la soigner. Quelques secondes suffirent pour qu'Adeline soit rétablie. Elle se leva difficilement et ses soeurs l'emmenèrent s'allonger sur le canapé.
"Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Ingrid.
_ A chaque nouvelle vision, ça devient de plus en plus douloureux, répondit Adeline. La première fois, la douleur m'a réveillée et la deuxième fois, j'ai eu le tournis en plus. Cette fois, je me suis évanouie... qu'est-ce que ça veut dire ?
_ Tu ne devais pas être prête à recevoir ces visions, déclara Ingrid. Il faut absolument que j'en parle à Lowell. LOWELL !"
L'attente ne fut pas longue et, comme à son habitude, Lowell apparut devant Ingrid.
"Vous ne m'aviez pas dit que ces visions tueraient ma soeur ! s'exclama Ingrid.
_ Je... j'ignorais que votre soeur souffrirait lors de ses visions, répondit Lowell. Je vous jure !
_ Comment remédier à ça ? demanda Judith. Si ça continue, je ne pourrais plus la soigner !
_ Bien sûr, je vais arranger ça, rétorqua Lowell. Je sais ce qui pourra l'aider mais ça risque d'être douloureux pendant quelques secondes.
_ C'est à dire ? demanda Adeline.
_ La potion que je vous propose vous renforcera et vous aidera à supporter toutes les prochaines visions, expliqua Lowell. Cependant, lorsque vous boirez la potion, vous aurez l'impression de suffoquer...
_ Il doit y avoir un autre moyen ! s'exclama Ingrid. Adeline n'a pas demandé à faire partie de la mission ! Vous devez me trouver quelqu'un d'autre pour les visions et laisser ma soeur tranquille !
_ Il n'y a personne d'autre, avoua Lowell. Adeline est la seule à pouvoir vous aider: elle est proche de vous et possède déjà le pouvoir de clairvoyance !
_ Je ne devrais boire la potion qu'une fois pour supporter toutes les visions qui viendront ? Il n'y aura pas besoin de la reboire à chaque vision ? demanda Adeline.
_ Une fois, et toutes vos souffrances disparaîtront, répondit Lowell. Je vous le promets."
Adeline regarda Ingrid et déclara:
"Si ça n'est qu'une fois, je veux bien le faire...
_ Mais tu vas étouffer si tu fais ça ! répliqua Ingrid.
_ Ca ne sera qu'une impression, répondit Adeline. Après, tout redeviendra normal !"
Adeline regardait Ingrid avec une expression résolue sur le visage. Ingrid donna son accord avec un hochement de tête et ferma les yeux: elle ne voulait pas voir sa soeur suffoquer. Lowell fit apparaître une fiole et la tendit à Adeline qui la prit. A peine eut-elle bu une gorgée que cette dernière lâcha la fiole et porta ses mains à son cou en respirant difficilement. Adeline se débattit, ne pouvant plus respirer. Ingrid garda les yeux fermés mais des larmes coulaient sur ses joues. Judith s'était précipitée vers Adeline pour la calmer. Au bout de quelques secondes, Adeline se calma et reprit lentement son souffle. Ingrid rouvrit les yeux et regarda Lowell. Celui-ci comprit qu'il devait partir et s'éclipsa.
"Je suis désolée que tu aies subi ça à cause de moi ! déclara Ingrid en s'approchant de sa soeur.
_ Je... je l'ai... voulu... répondit Adeline en parlant difficilement. Je... veux t'aider."
Ingrid baissa les yeux puis regarda à nouveau sa soeur.
"Repose-toi un peu et après tu me parleras de ta vision de tout à l'heure."
Adeline s'allongea sur le canapé et ferma les yeux. Ingrid et Judith allèrent discuter dans la cuisine.
"Elle n'aurait jamais eu à faire cette chose si je n'avais pas demandé à faire cette mission ! déclara Ingrid.
_ Ingrid, c'est fini maintenant ! Elle ne souffrira plus ! Elle pourra t'aider et elle ne souffrira plus lors de ses visions. Adeline n'a pas besoin de ton accord pour quoi que ce soit ! Il y a quelques jours, elle m'a dit qu'elle adorait te rendre ce service ! Elle sait qu'en te rendant ce service, elle t'aide à sauver des vies et elle en est fière. Ne lui ôte pas ce plaisir parce que tu souffres pour elle."
Ingrid hocha la tête et vit Adeline apparaître dans l'entrebâillement de la porte.
"Ca va, je peux parler maintenant," dit-elle.
Ingrid et Judith la suivirent dans le salon. Elle s'assirent toutes les trois dans le canapé, Adeline au milieu. Celle-ci raconta sa vision.
"Ca doit dater de cinquante ans environ, dit-elle. Un homme... il doit avoir entre vingt-cinq et trente ans... il va à sa voiture, dans un parking, et se fait agresser par un démon qui le tue.
_ C'est un humain ? demanda Ingrid.
_ De toute évidence, répondit Adeline. Il est terrifié par le démon et reste paralysé en le voyant.
_ Bon, pas besoin d'en savoir plus, déclara Ingrid. Je me débrouillerais là-bas !"
Ingrid prit les mains de sa soeur et se laissa emporter par le tourbillon. Elle se retrouva dans une salle de tribunal vide. Elle se précipita hors de la pièce et une femme de ménage la vit.
"Hey, qu'est-ce que vous faîtes là ?" demanda-t-elle.
Mais Ingrid ne l'écoutait pas. Elle s'éloigna en courant et chercha la sortie. Lorsqu'elle fut dehors, elle vit un jeune homme brun se diriger tranquillement vers le parking du tribunal. Ingrid lui courut après et l'interpella:
"Monsieur !"
Le jeune homme se retourna. Il était séduisant et son costume lui donnait un air sérieux.
"Excusez-moi... maître ?
_ Oui ? demanda le jeune homme.
_ Je... j'aimerais vous poser quelques questions, dit Ingrid.
_ Vous êtes journaliste ?
_ Non ! s'exclama Ingrid. C'est à titre privé bien sûr... je... je vous paie le café ?"
Le jeune homme regarda Ingrid et répondit à son offre par un sourire. Ils se rendirent dans le café le plus proche.
"Alors Monsieur...
_ Brook, répondit le jeune homme. Je m'appelle David Brook ! Et vous ?
_ Ingrid Lawson, répondit la jeune femme. Alors, David Brook, sur quelle affaire travaillez-vous ? Parce que je présume que vous êtes avocat, vu le costume et la mallette !
_ Oui, je suis avocat... et en ce moment je traite une petite affaire de tapage nocturne et d'agression sur les voisins ! C'est dans la poche, toutes les preuves sont contre l'accusé ! Il fera probablement un peu de prison afin de lui rafraîchir les idées !
_ Que savez-vous sur cet homme ? demanda Ingrid. Serait-il susceptible de vouloir se venger ?
_ Je ne sais pas ! Peut-être."
Ingrid regarda David et pensa:
"Ca n'explique toujours pas le démon..."
Soudain, elle se leva et s'exclama:
"J'ai été heureuse de vous connaître, David Brook !
_ Et moi de même, Ingrid Lawson !" répondit David en se levant aussi.
Ingrid lui serra la main et sortit du café. Elle alla se poster près du parking en bougonnant:
"J'espère que je ne me suis pas trompée d'avocat !"
Elle vit David Brook se rendre dans le parking. Alors qu'il cherchait ses clés de voiture, un démon apparut derrière lui. David se retourna et vit le démon. Cette vision le terrifia. Il regarda le démon s'approcher de lui avec un air menaçant. Soudain, le démon s'affaissa en poussant des hurlements: Ingrid était derrière lui et lui envoyait une puissante décharge électrique. Le démon, carbonisé, disparut en poussière et le vent l'emporta. David, encore plus terrifié, regarda Ingrid et bredouilla:
"C'est... c'est vous qui avez fait ça ?
_ Vous allez bien ? demanda Ingrid en s'approchant.
_ Ne vous approchez pas, répondit David en reculant. Laissez-moi tranquille !"
Le jeune homme entra dans sa voiture et démarra. Il s'éloigna vite en manquant d'écraser Ingrid. Dégoûtée, celle-ci s'exclama:
"Ca fait plaisir ! Je lui sauve la vie et lui, il essaie de me tuer !"
Elle se retourna et vit quelqu'un qui l'observait au loin. Billy s'avança vers elle et lui dit:
"Suivez-moi, j'ai quelque chose à vous montrer !"
Etonnée, Ingrid le suivit tout de même et monta dans sa voiture. Ils roulèrent pendant un moment avant de s'arrêter devant une maison. Ingrid la regarda, puis demanda:
"C'est la maison de qui ?
_ C'est celle de l'homme qui est jugé dans l'affaire que traite Brook."
Ingrid se tourna vers Billy et lui demanda:
"Pourquoi me montrer ça ?
_ Attendez, vous n'avez pas tout vu !"
Billy descendit de la voiture et ouvrit la portière d'Ingrid afin qu'elle descende à son tour. Ensuite, il l'emmena devant la maison et ouvrit la porte. Ingrid s'exclama:
"Qu'est-ce que vous faîtes ? Vous n'avez pas le droit !
_ Suivez-moi !"
Billy entra dans la maison, suivit par Ingrid. Ils se dirigèrent vers une porte dans le fond du couloir. Billy l'ouvrit et des voix se firent entendre.
"Comment on va faire si le chef est en prison ? On a besoin de lui, il doit être là pour qu'on puisse faire le rituel ! s'exclama une voix d'homme.
_ On a déjà envoyé un démon tuer l'avocat de la partie adverse mais de toute évidence, il a échoué ! répondit une voix de femme.
_ Il faut se charger de Brook nous-même ! s'écria un autre homme.
_ Et Dwarlock ? demanda la femme.
_ Dwarlock n'interviendra que pendant le rituel, répondit le deuxième homme. Pour l'instant, il faut sortir notre chef de là !"
Ingrid entendit des bruits de pas se rapprocher. Billy et elle sortirent en courant de la maison et s'éloignèrent en voiture. Lorsqu'ils se furent éloignés, Ingrid remit ses idées en place:
"Donc, si j'ai bien compris, le type qui va être jugé est le chef de cette bande de cinglés ! C'est quoi ? Une secte ?
_ Oui, répondit Billy. Ca fait un moment que je les observe. Il vénère un démon, ce Dwarlock. Le chef de la secte recrute des jeunes paumés et leur fait croire que, grâce à ce démon, ils vont dominer le monde. En fait, il a besoin d'eux pour le rituel: il a l'intention de les sacrifier à Dwarlock.
_ Et bien sûr, il a oublié de leur donner cette version des faits ! Je les plains... déclara Ingrid.
_ Je... j'aimerais vous aider à dissoudre cette secte", dit Billy.
Ingrid regarda Billy dans les yeux et s'exclama:
"Non, je ne peux pas prendre ce risque ! Il peut vous arriver n'importe quoi ! Je... m'en occuperais toute seule !"
Billy hocha la tête. Il descendit de sa voiture et fit le tour de la voiture avant de s'arrêter devant la portière d'Ingrid. Il ouvrit la portière et s'exclama:
"Puisque je ne suis pas le bienvenu dans votre combat, je présume que vous allez descendre de la voiture et continuer à pied !"
Ingrid regarda Billy et descendit. Elle s'éloigna à pas rapides. Une demi-heure plus tard, elle se retrouva devant la maison dans laquelle elle pénétra. Elle alla ouvrir la porte et écouta. Il n'y avait aucun bruit. Soudain, une voix se fit entendre derrière elle:
"Vous cherchez quelque chose ?"
Ingrid se retourna et eut le temps d'apercevoir une jeune femme avant d'être assommée. Lorsqu'elle se réveilla, elle se trouvait dans la cave, au milieu d'une vingtaine d'adeptes. Ingrid regarda autour d'elle et remarqua qu'il n'y avait aucun moyen de s'échapper. La jeune femme qui l'avait assommé s'avança et demanda:
"Qu'est-ce que vous faites chez nous ?"
Ingrid la regarda d'un air de défi puis répondit:
"Je me demandais s'il n'y avait pas une petite place pour moi dans votre secte de débiles !"
La jeune adepte, à ces mots, s'avança vers Ingrid pour la frapper mais un homme la retint. Ingrid reconnut la voix du deuxième homme.
"Calme-toi, Cassie ! Elle pourrait servir !
_ Mais tu as vu comme elle se moque de nous, Larry ? Elle mériterait une bonne raclée !"
Cassie et Ingrid se fixèrent pendant un moment. Soudain, un autre homme, qui était la troisième personne qu'Ingrid avait entendu parler plus tôt, s'approcha à son tour et s'exclama:
"Ca n'empêche que le chef est toujours en garde à vue...
_ La ferme, Jesse !" s'écrièrent Cassie et Larry en même temps.
Soudain, un coup de feu se fit entendre derrière eux. Billy venait d'entrer dans la pièce avec un pistolet dans chaque main. Il fit signe à Jesse de détacher Ingrid. Une fois libérée, celle-ci se précipita vers Billy et s'exclama:
"J'aurais jamais crû te revoir !
_ Je t'ai vue entrer dans la maison et cette jeune fille est entrée après toi.
Je me suis dit que tu devais avoir des problèmes !
_ Qu'est-ce que vous allez faire, maintenant ! s'exclama Cassie. Tous nous tuer ou bien nous arrêter ?"
Ingrid regarda Cassie, mais cette fois-ci il n'y avait aucune lueur de défi dans son regard, c'était un regard de compassion.
"Tu sais ce qui t'attend si tu fais le rituel ? demanda Ingrid à la jeune fille.
_ Mes amis et moi dominerons le monde ! répondit Cassie.
_ Tu en es sûre ? demanda Billy à son tour.
_ C'est ce que le chef nous a dit, répliqua Larry.
_ Et vous le croyez sur parole ! s'exclama Ingrid. Tu veux savoir ce qui t'attend réellement ? Tu vas être bouffé, Larry ! Vous avez tous été recrutés pour servir d'offrande à Dwarlock !"
Cassie se mit à rire et rétorqua:
"Et toi aussi, on est censé te croire sur parole ?
_ A ta place, je partirais d'ici ! déclara Ingrid. Tu ne domineras pas le monde, tu seras dévorée par un démon ! Même si tu refuses de me croire, est-ce que tu veux vraiment prendre le risque d'être sacrifiée ?"
Cassie ne répondit pas et baissa la tête. Billy parla à son tour:
"Cet homme que vous dites être votre chef a pour ambition de dominer le monde. Vous croyez vraiment qu'il partagera ce loisir avec vous ? Il vous a tous recruté dans la rue et vous savez pourquoi ? Parce qu'il veut des jeunes qui ne soient attachés à personne pour que personne ne remonte jusqu'à lui. Cependant, quand on découvrira le pot au rose, il sera trop tard ! Et vous, vous ne profiterez de rien.
_ Qu'est-ce qu'on doit faire alors ? demanda Jesse.
_ Vous barrer d'ici très vite et laisser ce pourri là où il est ! répondit Billy. Tout le monde est d'accord pour tout arrêter ?"
Tout le monde répondit que oui, sauf Cassie. Ingrid s'approcha d'elle et s'exclama:
"Cependant, avant de partir, il faudra faire quelque chose ! Si on s'en va comme ça, Dwarlock trouvera d'autres adeptes. C'est pour ça qu'il faut le tuer !"
Cassie la regarda et demanda:
"Comment ?
_ Faites votre rituel, ça l'attirera ici, répondit Ingrid. Ensuite, nous le
tuerons..."
Cassie approuva d'un hochement de tête et fit signe aux autres de se mettre en place. Billy d'approcha d'Ingrid et lui murmura à l'oreille:
"Tu as fait du bon boulot !
_ Toi aussi," répondit Ingrid.
Billy déposa un baiser sur la joue d'Ingrid et alla au fond de la pièce où une série de haches était entreposée. Il invita chaque adepte à en prendre une. Pendant ce temps, Cassie commença le rituel:
"Ô grand Dwarlock Toi, grand maître du néant Réponds à mon appel Afin que du monde, j'aie une domination absolue..."
Un léger tremblement de terre envahit la pièce et un démon de taille moyenne surgit des entrailles de la terre. A peine eut-il fait son apparition qu'Ingrid, le sourire aux lèvres, le figea tout simplement avant de s'exclamer:
"Vous pouvez le réduire en miettes maintenant !"
Tous les adeptes se précipitèrent sur Dwarlock avec leurs haches et le tuèrent. Quelques minutes suffirent pour que le démon soit réduit à l'état de "chair à pâté". Les anciens adeptes sortirent ensuite un par un de la cave en remerciant Ingrid et Billy de les avoirs prévenus. La dernière à sortir fut Cassie. Celle-ci vint s'excuser auprès d'Ingrid:
"Excusez-moi pour vous avoir assommé...
_ C'est oublié, répondit Ingrid.
_ Merci..."
Cassie monta les marches pour sortir de la cave. Ingrid et Billy restèrent seuls dans la pièce.
"Bon, je crois avoir fait ce que j'avais à faire ! David Brook est sorti d'affaire et eux aussi..."
Elle approcha ses lèvres de celle de Billy mais au moment où ils allaient s'embrasser, Ingrid fut emportée dans le tourbillon. Avant de disparaître, elle lui fit un signe de la main. Elle se retrouva sur le canapé de Judith. Elle se leva et ne vit personne.
"Judith ?"
Judith apparut rapidement, suivit par Adeline.
"Ca y est ? demanda Adeline.
_ A ton avis !"
Sans rien dire de plus, Ingrid embrassa ses soeurs et sortit de l'appartement avec son bouquet de fleurs. Lorsqu'elle fut chez elle, elle relut la carte de Billy. Soudain, le téléphone sonna.
"Allô ?
_ Ingrid, c'est Monsieur Boyle..."
Ingrid ne put s'empêcher de sourire et répondit avec un ton ironique:
"Monsieur Boyle ! Comme je suis étonnée de vous avoir au téléphone...
_ Ne soyez pas trop joyeuse, Miss Lawson, je vous demande de revenir, mais à titre provisoire !
_ C'est à dire ? demanda Ingrid.
_ Cynthia s'est fait une entorse... commença Boyle.
_ Mais c'est une excellente nouvelle ! s'exclama Ingrid. J'espère qu'elle souffre !
_ C'est vraiment parce que je n'ai pas le choix que je vous demande de revenir. Avec votre amie Teri malade, vous êtes la dernière personne à qui je peux confier cette tâche, même si ça ne me plait pas...
_ Et qu'est-ce qui vous fait croire que je vais accepter ? demanda Ingrid.
_ Sachez que ce défilé est très important pour de nombreuses personnes ici: Lara, Katie... Vous oseriez leur faire ça parce que vous n'êtes qu'une sale gosse égoïste ?
_ Sachez que je suis tout sauf une sale gosse égoïste ! s'écria Ingrid. Je sais combien Katie tient à ce défilé... et c'est pour ça que je vais le faire votre défilé ! Mais sachez que même si vous m'aviez demandé de rester, je ne l'aurais pas fait !
_ Je ne vous ai jamais demandé de rester..."
Ingrid lui raccrocha au nez et alla s'asseoir sur son fauteuil. Son regard se posa sur la carte de Billy. En la relisant, Ingrid remarqua un numéro de téléphone écrit en petits caractères en bas de la carte. Ingrid se leva et se dirigea vers son téléphone. Elle composa le numéro et attendit mais Billy ne décrocha pas. Il n'était pas chez lui.
FIN |