Episode 6

UN MONDE NOUVEAU... DE COURTE DUREE


  Guest-star
  John: Jesse Hutch
  Karen à 25 ans: Tiffani Thiessen
  Karen à 55 ans: Susan Sarandon
  Altanak: John Malkovich
  Sorcier 1: Jet Li
  Sorcier 2: Charlie Weber


"Un monde nouveau... Oui, nouveau ! Je ne peux pas le qualifier d'autre chose ! Je vais avoir vingt et un ans et je découvre seulement ce monde dans lequel je suis censée avoir vécu toute ma vie. Mais quelle vie ? Je ne l'ai découvert qu'hier, ma vie ! J'ai tellement de choses à découvrir, tellement de temps à rattraper..."
 
Ingrid était devant la télévision lorsque Karen entra dans la chambre de sa fille avec une tasse de café.
 
"Qu'est-ce que tu fais ?" demanda Karen.
 
Ingrid regarda sa mère et fit la moue.
 
"Ecoute, maman, j'ai eu une journée éprouvante hier et je n'ai pas envie d'aller faire joujou avec le téléphone du salon de coiffure aujourd'hui !"
 
Karen éclata de rire, ce qui vexa Ingrid.
 
"J'ai dit quelque chose de drôle ? demanda-t-elle.
 
_ Je ne sais pas quel métier tu faisais dans ton monde, mais ici tu es mannequin, Ingrid !"
 
Ingrid regarda sa mère.
 
"Mannequin ?
 
_ Oui, mannequin ! répondit Karen. Tu portes des vêtements magnifiques et tu défiles devant un public ébloui par ta beauté ! Tu vas devoir te faire à cette vie dorénavant.
 
_ Oh, je sais ce que c'est que d'être mannequin, je l'étais encore il n'y a pas si longtemps ! Boyle ne m'a donc pas renvoyé ?"
 
Cette dernière phrase jeta un froid. Karen paraissait gênée.
 
"Bo... Boyle ?"
 
Karen se retourna et sortit de la chambre et disant:
 
"Ne sois pas en retard pour ta première journée !"
 
Ingrid regarda sa mère s'éloigner avec un air interrogateur.
 
"Pourquoi a-t-elle réagi comme ça quand je lui ai parlé de Boyle ?"
 
GENERIQUE
 
Ingrid était dans sa voiture. Elle hésitait à aller travailler.
 
"Et si tout était différent, ici aussi ? Je ne sais pas ce qui m'attend !"
 
Soudain, une personne s'approcha de la voiture et ouvrit la portière. C'était Cynthia. Ingrid eut un mouvement de recul, ce qui étonna Cynthia.
 
"Qu'est-ce qui te prend ? J'ai pas la gale !
 
_ Qu'est-ce que tu veux ? demanda Ingrid avec mépris.
 
_ Te dire bonjour, répondit Cynthia. Hé, tu te sens bien, Ingrid ? Tu as l'air différente aujourd'hui !
 
_ C'est parce que tout est différent ! déclara Ingrid. Bon, on entre."
 
Les deux jeunes femmes entrèrent dans une grande pièce où s'affairaient de nombreux mannequins. Ingrid se laissa faire lorsque Estelle vint lui faire la bise.
 
"Il faut sauver les apparences", pensa la jeune femme.
 
Son regard se posa sur Katie qui regardait la robe qu'elle devait porter. Elle s'approcha d'elle en souriant et s'exclama:
 
"Salut Katie ! Je suis tellement contente de te voir ! Tu es sûrement l'élément le plus normal que j'ai pu voir depuis ce matin !"
 
Katie la regarda avec étonnement et répondit:
 
"Toi ? Contente de me voir ? C'est une blague ou quoi ?
 
_ Heu, non..."
 
Ingrid ne savait plus quoi penser. Elle regarda autour d'elle et demanda:
 
"Où es Teri ? Je ne la vois pas..."
 
Soudain, Katie la gifla. Ingrid fit un pas en arrière. Les deux jeunes femmes se regardèrent. L'une était en colère et l'autre ne comprenait plus rien. Alors qu'un groupe se formait autour d'elles, Katie se mit à crier:
 
"Comment oses-tu me demander où elle est ? Tu te crois drôle ? C'est de ta faute si elle est dans le coma !
 
_ Le... le coma ? demanda Ingrid.
 
_ Tu es une fille sans coeur ! continua Katie. Après avoir provoqué cet accident avec les néons, tu en rajoutes une couche parce que tu sais que ça me fait de la peine !
 
_ J'ai fait... quoi ?"
 
Ingrid se laissa tomber sur le sol. Qu'était-elle devenue dans ce monde ? Tout était inversé: elle était amie avec ses pires ennemies et une de ses meilleures amies était dans le coma par sa faute. Ingrid se mit à pleurer, sous les yeux ébahis des autres mannequins. Soudain, une voix se fit entendre. C'était Lara Smith. Ingrid se leva et la regarda, espérant qu'elle au moins ne serait pas différente. Mais...
 
"Alors, Lawson ! On dirait que mon avertissement ne t'est pas monté au cerveau ! Je t'avais dit de laisser Katie tranquille. Non contente d'avoir failli tuer une de mes mannequins, il faut que tu me démoralises les autres ? Tu es un fléau depuis que tu es arrivée, Lawson ! J'aurais dû te virer depuis longtemps !"
 
S'en était trop pour Ingrid: elle prit ses affaires et courut dans sa voiture. Elle se remit à pleurer. Soudain, la portière côté passager s'ouvrit et un homme s'assit sur le siège. Malgré ses vêtements déchirés, Ingrid reconnut Lowell. Elle voulut sortir de la voiture mais la portière ne s'ouvrit pas.
 
"Vous voulez me tuer, c'est ça ? demanda-t-elle.
 
_ Non, juste vous parler", répondit Lowell.

Ingrid le regarda dans les yeux: Lowell n'avait rien de démoniaque.

"Me parler ? Mais de quoi ?

_ De vous, de votre famille... de votre erreur, déclara Lowell.

_ Mon erreur..."

Ingrid se mit à rire et démarra sa voiture. Elle s'exclama:

_ Je ne crois pas que vous soyez en mesure de me parler de quoi que ce soit ! Vous êtes tout de même l'assassin de mon père...

_ C'est là que vous faîtes erreur, Ingrid", murmura Lowell.

Sur ces mots, il descendit de la voiture et ajouta:

"Si c'est ce que vous pensez de moi, je ne crois pas que vous puissiez m'aider à quoi que ce soit. C'est dommage, Ingrid... vous seule pouviez nous sauver... vous sauver."

Et il disparut, laissant Ingrid songeuse. Cette dernière prit le chemin de la maison. Lorsqu'elle arriva devant la porte d'entrée, elle entendit des voix venant de l'autre côté de la porte. Elle écouta:

"Je n'arrive pas à croire à cette histoire ! Alors Ingrid n'est pas notre Ingrid ?
 
_ Non, il s'agit de celle qui est venue m'avertir que j'allais mourir après sa naissance."

Ingrid reconnut alors sa mère et sa soeur Adeline.
 
"Et comment est-elle ? demanda Adeline.
 
_ C'est une bonne sorcière, répondit Karen.
 
_ Ca va poser problème, alors. Elle va sûrement découvrir la vérité sur nous...
 
_ Pour commencer, il faut absolument la convaincre que Lowell lui veut du mal ! s'exclama Karen. Je suis sûre qu'il va chercher à entrer en contact avec elle alors il ne faut pas qu'elle le croit ! Ca serait même mieux si elle le tuait pour nous !"
 
Ingrid n'en croyait pas ses oreilles. Jamais elle n'avait pu imaginer sa mère capable de proférer de tels propos. Soudain, elle vit que la poignée bougeait: elles allaient sortir. Rapidement, Ingrid courut à sa voiture, ouvrit sa portière et la referma en la claquant. Puis, elle s'avança de pied ferme jusqu'à la porte d'entrée. Adeline et Karen, qui étaient dehors, tombèrent dans son piège. Karen s'avança vers Ingrid et s'exclama innocemment:

"Ta journée s'est bien passée ?"

Ingrid, qui était bonne comédienne, lui répondit en souriant:

"Elle était un peu bizarre, mais je m'y ferai !"

Puis, sans un mot de plus, elle s'engouffra dans la maison. Avec un sourire radieux, Karen déclara:

"On pourra peut-être faire quelque chose de cette enfant..."

Mais Adeline ne sembla pas partager son opinion: elle fixait la porte d'entrée d'un air soupçonneux. Cependant, elle suivit sa mère dans la rue. Pendant ce temps, Ingrid était cachée dans sa chambre. Elle était assise sur son lit et regardait autour d'elle avec un regard d'enfant perdu et apeuré. Tout lui semblait hostile dorénavant. Elle s'attendait à voir débarquer sa mère qui viendrait vers elle en criant:

"Je sais que tu m'as espionnée, sale sorcière ! Tu es bonne, tu es pure... et tu vas mourir !"

Ingrid s'allongea et ferma les yeux. Tant qu'elle arrivera à tromper sa mère, tout ira bien pour elle.

"Fuir ne servirait à rien, murmura Ingrid. Elles me retrouveront de toute manière..."

Puis, essayant de se détendre, elle s'endormit. Elle fit un rêve: elle était à table, avec sa famille. Toutes prenaient leur petit déjeuner. Ingrid les observait, une par une, en espérant que l'une d'elle lui fasse un signe amical. Mais elle dut attendre encore et encore. Sa mère et ses soeurs étaient comme des automates: elles prenaient une tartine, la beurraient, la trempaient dans leur bol et la portaient à leur bouche. Soudain, Judith regarda Ingrid et déclara:

"J'ai tout vu... je sais ce qu'il s'est passé... mais ça, elle ne le sait pas."

Ingrid se réveilla en sursaut et cria presque le nom de sa soeur. Il faisait déjà jour: Ingrid avait dormi toute la nuit, sans qu'on pense à la réveiller pour le dîner. Elle se leva et courut dans la cuisine. Là, elle trouva sa mère et Adeline.

"C'est pas vrai, elles sont inséparables !" pensa Ingrid.

Elle s'approcha d'elles en souriant et demanda:

"Vous n'auriez pas vu Judith ?

_ Judith est chez elle, ma chérie, répondit Karen.

_ Ah..."

Ingrid regarda successivement sa mère et sa soeur. Puis elle déclara:

"Je... je vais aller la voir... chez elle...

_ Je t'amène, déclara Adeline.

_ Merci..."

Ingrid regarda sa soeur se lever en silence. Adeline essayait de ne rien laisser paraître, mais Ingrid sentait quand même une tension. Lorsqu'elles furent dans la voiture, Ingrid essaya de crever l'abcès.

"Je vois bien que quelque chose de va pas, Adeline. Qu'est-ce qu'il y a ?

_ Rien... rien du tout ! répondit Adeline.

_ Arrêtes, te fous pas de moi ! Je te connais bien et quand tu es silencieuse, c'est que quelque chose te tracasse...

_ Bien sûr, tu sais tout ! Tu reviens de ton petit monde et tu joues à "mademoiselle-je-sais-tout" ! Je sais que tu te prends pour Miss Monde parce que tu as sauvé la vie de maman...

_ Alors c'est ça que tu me reproches ? Mais, je l'ai fait parce que je devais le faire ! Je ne demande aucun remerciement pour ça, je ne demande aucun trophée... je veux seulement qu'on me traite comme tout être humain qui se respecte ! Et, en l'occurrence, je suis ta soeur alors traite-moi comme tu traites Judith, Charlotte et Gabrielle !"

Adeline ne répondit pas, ce qui désola Ingrid. Adeline s'arrêta devant une petite maison et déclara:

"Je te dépose et je m'en vais, il faut que j'aille travailler."

Ingrid voulut parler mais Adeline lui fit signe de se taire. Ingrid descendit donc de la voiture et regarda cette dernière s'éloigner à vive allure.

"Elle est... jalouse ! C'est pas possible !" s'exclama Ingrid.

Puis elle repensa à la raison qui l'avait amené jusqu'ici. Elle s'avança jusqu'à la porte d'entrée et sonna. Un homme ouvrit la porte: Ingrid reconnut son beau-frère, Maxwell. Ce dernier la reçut en souriant.

"Salut Ingrid ! J'imagine que tu viens voir Judith !" s'exclama t-il.
 
Ingrid se mit à rire et répondit:

"T'es incollable à ce jeu ! Ouais, je viens voir Judith. Elle est là ?

_ Oui, elle regarde la télé dans le salon. Ecoute, tu connais le chemin, moi je dois aller travailler !"

Maxwell fit la bise à Ingrid, mit sa veste et sortit de chez lui. Ingrid l'entendit partir en voiture. Ensuite, elle se dirigea vers le son de la télé afin de trouver sa soeur. En effet, elle la trouva assise sur le canapé en train de tricoter tout en suivant une émission. Lorsqu'elle aperçut sa soeur, Judith lâcha son ouvrage et se jeta dans les bras d'Ingrid. Puis elle s'exclama:

"Bah dis donc, tu reviens de loin, toi !"

Ingrid regarda son aînée avec un regard interrogateur. Judith déclara:

"Hier, j'avais pas compris que tu revenais du passé. J'ai fait le rapprochement plus tard et je me suis rendue compte que tout t'était inconnu ici. Alors, parle-moi de ton monde...

_ Pas le temps, Judith ! répliqua Ingrid. J'ai besoin que tu me dises ce que tu sais sur la mort de papa !"

Judith dévisagea sa petite soeur et alla s'asseoir sur le canapé. Puis elle demanda:

"Qu'est-ce qui te fait croire que je sais quelque chose sur la mort de papa ?

_ Tu me l'as dit... dans mon rêve... répondit Ingrid.

_ Dans ton rêve..."

Judith parut amusée. Cependant, elle reprit rapidement son sérieux et dit à Ingrid:

"J'étais cachée quand ça s'est passé. Maman n'a jamais su que j'avais tout vu... mais pour vous je n'ai rien laissé paraître. J'avais environ dix ans, mais j'avais déjà compris, en écoutant leur conversation, que quelqu'un viendrait tout arranger...

_ Que s'est-il passé, Judith ? demanda Ingrid.

_ C'était horrible ! s'exclama Judith, les larmes aux yeux. Il y avait cet homme, ce Lowell. Ils se sont disputés. Maman menaçait papa et son ami. Elle leur disait que, de toute manière, ils allaient mourir. Papa essayait de la raisonner mais elle l'a envoyé balader. Lowell a alors crié qu'elle était en train de mal tourner. Et maman s'est écrié qu'il ne lui manquait plus qu'une sorcière pour achever sa transformation. Et c'est alors que..."

Judith, qui était en larmes, renifla. Ingrid lui tendit un mouchoir et lui demanda de continuer.

"C'est alors que maman est allée te chercher dans ton berceau. Elle t'a brandit dans l'air et a dit que tu ferais office de quatrième victime. Papa s'est précipité pour t'arracher de ses bras et il t'a donné à Lowell. Maman était furieuse et elle s'est précipitée sur papa. Elle l'a tué sous mes yeux..."

Judith éclata en sanglots et Ingrid avait du mal à retenir ses larmes. Judith se moucha à nouveau et expliqua:

"Je suis désolée, c'est la première fois que j'en parle à quelqu'un... ça fait du bien..."

Ingrid sourit et demanda:

"Et qu'a fait Lowell avec moi ?"

Judith renifla, sécha ses larmes et répondit:

"Il te tenais dans ses bras et n'osais pas te lâcher. Il a quand même jeté un sort sur maman afin de la calmer. Il a été voir papa, mais il était déjà mort. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé après parce que je me suis sauvée dans ma chambre. Je n'ai cessé de me répéter que ça n'avait jamais eu lieu et que j'avais tout imaginé, mais il fallait se rendre à l'évidence... maman avait tué son quatrième sorcier ! Je ne savais pas ce que cela signifiait, mais j'ai compris par la suite que c'était mauvais !"

Ingrid regarda sa soeur, puis elle repensa à la scène qu'elle avait vécu avec Katie, Lara et les autres. Elle murmura:

"Je suis donc mauvaise... j'ai fait du mal à Teri et je suis amie avec les pires pestes du mannequinât... et Boyle ?

_ Maman l'a éliminé il y a quelques temps parce qu'il voulait te virer, acheva Judith. Oui, c'est vrai. La Ingrid que je connais est une peste depuis son enfance. Charlotte, Gabrielle, Adeline, toi... toutes, vous avez été élevée avec pour seul mot d'ordre le Mal...

_ Mais toi, tu es passée à travers, dit Ingrid. C'est parce que tu étais là...

_ Cette scène m'a tellement traumatisée que je me suis jurée de ne jamais suivre l'exemple de ma mère ! Je ne voulais pas être mauvaise, mais j'ai dû sauver les apparences et jouer le jeu toutes ces années... car je savais que tu viendrais !

_ Comment le savais-tu ? demanda Ingrid. Que t'a dit maman ?

_ Maman ? rien... mais Lowell m'a prévenu qu'à l'âge de vingt ans, une autre Ingrid viendrait à la place de la nôtre: une Ingrid qui ferait le bien et qui rétablirait le cours des choses..."

Ingrid se leva d'un coup et s'exclama:

"Attends, là ça fait beaucoup ! Beaucoup trop pour moi ! Vous me mettez trop de poids sur les épaules, comme si l'avenir du monde entier dépendait de moi !

_ C'est presque ça...

_ Je ne veux pas, répondit Ingrid. Je veux une vie calme et tranquille...

_ Tu n'auras jamais cette vie ici, Ingrid, déclara Judith. Maman te forcera à faire le mal ou bien elle te tuera !"

C'en était trop pour Ingrid. Elle prit ses affaires et courut hors de la maison. Puis, repensant qu'elle n'avait pas de voiture, elle entreprit de rentrer à pied. Elle avançait d'un pas nonchalant, étant dans ses pensées, lorsqu'elle bouscula quelqu'un. Retrouvant ses esprits, elle se retourna pour voir qu'elle avait bousculé Billy. Mais ce dernier avait continué son chemin sans même la regarder. Elle se retourna alors et reprit sa route. A ce moment-là, Billy fit volte-face et regarda Ingrid s'éloigner en souriant.
Ingrid marcha ainsi pendant des heures avant de se rendre compte qu'elle n'allait pas chez elle, mais qu'elle était arrivée sur son lieu de travail. Machinalement, elle entra et se retrouva parmi les autres mannequins. Katie la vit arriver de loin et fit signe à Lara Smith. Cette dernière remarqua Ingrid et s'approcha d'elle en furie.

"Deux heures de retard, Lawson, deux ! hurla t-elle. C'est ton record, bravo ! Alors maintenant tu choisis: sois tu fais ton boulot sans la ramener de la journée et peut-être que je te garderai, ou bien alors tu te casses tout de suite !"

Ingrid leva la tête vers Lara qui lut en elle une profonde douleur. Cette dernière fit un pas en arrière et demanda:

"Ca va, Ingrid ? Tu es pale... tu as l'air malade..."

Ingrid grogna:

"Je n'ai pas besoin de votre pitié ! Je sais que vous me haïssez... je ne sais pas pourquoi vous me détestez à ce point, mais je ne resterai pas là assez longtemps pour le savoir !"

Sur ces mots, elle rebroussa chemin, sortit et alla s'asseoir sur un banc. Elle fut étonnée de voir que Katie l'avait suivie. Elle s'attendit à recevoir des insultes, mais Katie n'en fit rien. Elle lui demanda simplement:

"Qui es-tu ?"

Ingrid eut une expression de surprise si grotesque que Katie éclata de rire. Puis, Ingrid demanda:

"T'es amnésique ou tu veux juste te foutre de moi ?

_ Je suis on ne peut plus sérieuse, Ingrid. Il y a deux jours encore, tu étais un démon qui venait me narguer en disant que je serai la prochaine à me retrouver sur un lit d'hôpital, et aujourd'hui on dirait un agneau égaré ! Tu t'es achetée une conscience ou alors t'as attrapé un sale virus ?

_ J'en sais rien, avoua Ingrid. Je ne sais pas ce que j'ai bien pu faire avant mais c'est sûrement quelque chose d'horrible !

_ Teri en a fait les frais, Ingrid."

Ingrid baissa la tête et demanda:

"Qu'est-ce qu'il s'est passé ?"

Katie parut visiblement étonnée par la question. Durant une fraction de seconde, elle parut même choquée. Néanmoins, elle répondit à cette question:

"Tu avais placé un piège au dessus de la scène, lors du défilé, de sorte que quand tu tirerais la corde, cela ferait tomber les néons. Quand je suis passée, tu as tiré cette foutue corde. C'est moi qui aurais dû être blessée, mais Teri s'est jetée sur moi et a tout pris à ma place.

_ Je suis désolée..." murmura Ingrid.

C'est alors que Katie reprit cet air dégoûté qu'elle avait eu la veille et s'exclama:

"Va donc dire ça à Teri ! C'est elle qui est dans le coma !"

Puis elle planta Ingrid sur son banc et retourna travailler. Ingrid mit sa tête entre ses mains et murmura:

"Qu'est-ce que j'ai fait ..?"

Elle resta assise sur son banc pendant des heures avant de prendre une décision. Puis, elle se leva et prit un taxi pour aller chez Judith. Lorsque cette dernière la vit, elle fut étonnée de la revoir si tôt. Mais Ingrid la prit par la main et l'entraîna dans le taxi.

"Mais où on va ? demanda Judith.

_ A l'hôpital..."

Le trajet fut rapide, l'hôpital étant très proche. A l'accueil, Ingrid demanda la chambre de Teri. Lorsqu'elles arrivèrent dans sa chambre, Ingrid crût s'évanouir lorsqu'elle vit dans quel état elle avait mis son amie. Elle s'en voulut énormément, même si elle était conscience que c'était une autre personne, une autre Ingrid qui avait fait ça. Malgré tout, elle eut un énorme pincement au coeur lorsqu'elle regarda le visage tuméfié de Teri. La sortant de ses pensées, Judith lui demanda:

"Et maintenant ?

_ Maintenant, tu la guéris !"

Judith dévisagea sa soeur et s'exclama:

"Tu ne peux pas me demander ça ! Ce n'est pas parce que tu as des remords que je dois risquer de me faire découvrir pour toi !

_ Tu as remarqué qu'elle était entre la vie et la mort ? s'écria Ingrid. Et ça, à cause de moi !

_ Mais...

_ Si je dois sauver le monde, comme tu dis... tu me dois bien ça."

Judith fixa Ingrid, en espérant qu'elle change d'avis. Mais Ingrid était résolue. Judith s'approcha alors de Teri et parcourut son corps avec ses mains. Une lumière bleue et blanche était apparue au bout de ses doigts. Ingrid vit les hématomes qui recouvraient le visage de Teri disparaître. Cette dernière ouvrit bientôt les yeux et regarda tout autour d'elle. Lorsqu'elle remarqua la présence d'Ingrid, elle eut un mouvement de recul. Mais Ingrid lui murmura simplement:

"Sois la bienvenue chez nous !"

Puis, prenant sa soeur par la main, elle sortit de la chambre.
Ingrid raccompagna Judith chez elle. Cette dernière lui demanda si elle avait prit une décision. Ingrid sourit simplement et déclara:

"J'y réfléchis, mais je crois que ma décision est presque prise. Il ne me manque plus qu'un élément...

_ Lequel ? demanda Judith.

_ Le moyen que j'aurais de retourner dans le passé. D'habitude, c'est Adeline qui m'aide. Mais là, je ne suis pas certaine qu'elle sera compréhensive et apte à me donner un coup de main !"

Elle embrassa sa soeur sur la joue et reprit son taxi. Elle rentra alors chez elle. Lorsqu'elle arriva, elle fut accueillie par sa mère. Ingrid remarqua qu'elle était différente: elle n'avait plus ce sourire qu'Ingrid lui connaissait. Elle était devenue froide et distante. Karen fit signe à sa fille de s'asseoir dans le salon. Ingrid comprit alors que quelque chose se tramait. Karen vint s'asseoir face à sa fille, et Adeline ne tarda pas à la rejoindre.

"J'ai eu des échos de ton travail, ma chérie..."

Le ton de sa voix était dur. Ingrid sentit son dos frissonner.

"Tu es arrivée en retard, ce matin, très en retard !

_ Mais...

_ On m'a dit que tu étais bizarre et que tu es repartie sans avoir travaillé.

_ Je...

_ Ne m'interromps pas, Ingrid ! s'écria Karen. D'après mes sources, tu serais allée à l'hôpital avec ta soeur Judith et vous auriez soigné cette fille... Keri !

_ Teri, maugréa Ingrid.

_ Peu importe, l'interrompit Karen. Je ne serais pas étonnée si Lowell t'avait déjà contactée !

_ Non...

_ MENTEUSE !! hurla Karen. Je sais qu'il t'a déjà montée contre moi, ta propre mère !"

Ingrid eut un rictus. Puis, sur le même ton que sa mère, elle déclara:

"Est-ce digne d'une mère que d'essayer de tuer son bébé ? Est-ce digne d'une femme que de tuer son mari ? Est-ce...

_ ASSEZ !!"

Ingrid s'arrêta net. Sa mère était entrée dans une furie telle qu'elle faisait presque trembler les murs. Puis, elle se mit à rugir:

"Crois-tu que je t'aurais tuée, sachant que si je le faisais je me tuais par la même occasion ? Non, j'avais prévu de tuer ta soeur aînée, Judith..."

Ingrid regarda sa mère d'un air horrifié. Mais ce n'était rien comparé à l'expression de son visage quand elle entendit:

"Et d'ailleurs, mieux vaut tard que jamais ! A l'heure qu'il est, Judith doit être aux côtés de ton père ! Et maintenant que je sais que tu reviens du passé, ça veut dire que je peux te tuer sans craindre la mort !"

Ingrid mit une seconde pour réagir: elle figea sa mère et sa soeur, et s'enfuit en courant dans la rue. Soudain, alors qu'elle courait, Lowell apparut et lui fit signe de le suivre. Ils se retrouvèrent tous deux dans un abri invisible de dehors. Ingrid reprit son souffle. Lowell lui dit alors:

"Etes-vous prête à m'écouter maintenant ?"

Ingrid acquiéça de la tête et demanda:

"Qu'est-il arrivé à maman pour qu'elle devienne mauvaise ?

_ J'espérais que vous me posiez la question. Peu de temps après votre naissance, votre mère est devenue étrange. Avec votre père, on se demandait ce qu'elle avait. En effet, elle avait un comportement douteux vis à vis de la magie: elle commençait à s'intéresser à la magie noire et s'est même vengée de plusieurs personnes, provoquant la mort de certains. Frédéric et moi l'avons surveillée de près. Nous avons découvert qu'elle était manipulée par un sorcier malfaisant et qu'il voulait la reconvertir vers le mal. Pour cela, elle devait tuer quatre sorciers. Elle en était déjà arrivée à trois. Elle était perdue pour le bien alors nous avons décidé de la mettre hors d'état de nuire. Nous avons pensé à lui enlever ses pouvoirs. Nous nous sommes décidés quand elle a essayé de vous tuer en guise de quatrième sorcière. Alors qu'on essayait de la maîtriser, votre père a été tué. J'ai pu vous sauver, mais je ne pu sortir le mal de votre mère car elle avait tué ses quatre sorciers. J'ai tout de même réussi à atténuer son mauvais côté sans pour autant l'anéantir. Elle vous a élevé dans le mal absolu, vos soeurs et vous...

_ Pas toutes, l'interrompit Ingrid. Judith était différente...

_ Peut-être, mais cela ne changeait rien au fait qu'une grande puissance sommeillait à l'intérieur de Karen, et que ce soir elle s'est réveillée !

_ Sans blague ? J'avais pas remarqué ! ironisa Ingrid.

_ Epargnez-moi vos sarcasmes, Ingrid, déclara Lowell. L'heure n'est pas à la rigolade, mais à l'action ! Vous avez fait une grosse erreur en prévenant votre mère du danger ! Vous devez réparer votre faute !

_ Elle mourra si je fais ça ! s'exclama Ingrid.

_ Et vous mourrez si vous ne faites rien ! Pensez au sort que viens de subir Judith", ajouta Lowell.

Ingrid baissa la tête et murmura:

"C'est ma faute, j'aurais jamais dû l'embarquer là-dedans...

_ Vous auriez surtout dû éviter de changer le court des choses ! dit Lowell.

_ Comment j'aurais pu savoir que ma mère était mauvaise ? s'écria Ingrid. Et puis... si je vais dans le passé, c'est bien pour changer le court des choses !

_ Non, vous ne changez rien du tout, Ingrid, déclara Lowell. Vous sauvez ces personnes d'une menace venant du futur, c'est-à-dire que ce que font les gens, une fois que vous les avez sauvés, c'est ce qu'ils auraient dû faire, même s'ils n'avaient pas été attaqués.

_ Je comprends, répondit Ingrid. Mais le père de Judith est mort à cause de cette menace venant du futur. Pourtant, il aurait quand même dû mourir puisque ma mère s'est mariée avec mon père.

_ Sa mort a simplement été avancée..."

Ingrid regarda Lowell et demanda:

"Qu'est-ce que je fais maintenant ?

_ Vous retournez dans le passé et réparez vos erreurs, répondit simplement Lowell.

_ Oui, mais je remonte jusqu'à quand ?

_ Je pense que le mieux, c'est de revenir au jour où vous avez prévenu votre mère."

Ingrid approuva d'un signe de tête. Lowell lui prit les mains et récita une incantation. Comme à l'accoutumée, Ingrid fut prise dans un tourbillon. Elle se retrouva dans la ruelle dans laquelle elle s'était retrouvée la première fois.

"C'est bizarre, je pensais que je me retrouverais seulement au moment où j'ai dit à maman qu'elle allait mourir, pensa Ingrid. Si je me suis retrouvée ici, ça n'est pas innocent..."

Ingrid fut sortie de ses pensées par le cri de John:

"Karen ! Où es-tu ?"

Ingrid courut à sa rescousse. Alors que le sorcier apparaissait, elle cria:

"Attention ! Baissez-vous !"

John s'éclipsa et, alors que la flèche allait atteindre Ingrid, cette dernière se jeta sur le côté.

"Hé, pas folle la guêpe ! Une fois ça me suffit !"

Puis elle figea le sorcier et attendit le retour de John. Ce dernier ne fut pas long. Lorsqu'il revint, il vit que le sorcier était hors d'état de nuire et s'empressa de remercier Ingrid. Cette dernière déclara:

"Ce n'est rien, vous en auriez fait autant pour moi ! Je m'appelle Ingrid...

_ Et moi John. Je suis un être de lumière.

_ J'avais remarqué", répondit Ingrid en souriant.

John lui rendit son sourire. Cependant, Ingrid, jugeant qu'il ne fallait pas perdre de temps, s'exclama:

"Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins: je suis une sorcière venant du futur et je suis là pour vous sauver, vous et votre amie. Alors on tue ce sorcier et on va retrouver Karen !"

Avant que John n'ait eu le temps de réagir, Ingrid électrocuta le sorcier, puis se tourna vers John.

"Alors, on y va ?"

John hésita, mais il prit la main d'Ingrid et ils s'éclipsèrent dans la forêt. Là, John appela:

"Karen ?"

Un bruit de feuillage se fit entendre et Ingrid vit sa mère apparaître et se jeter dans les bras de John, qui l'enlaça. Ils s'embrassèrent longuement, sous le regard triste d'Ingrid. Celle-ci pensa:

"Je n'arrive pas à croire qu'elle puisse un jour devenir aussi mauvaise."

Pendant ce temps, Karen s'exclama:
 
"Oh, John, j'ai eu si peur quand j'ai vu ce sorcier ! Il voulait savoir où tu étais et il m'a menacé de me tuer si je ne le disais pas ! Puis, soudain, il a disparu sans rien dire !
 
_ Ne t'inquiètes pas, mon amour, le sorcier est mort ! Ingrid l'a tué ! répondit John.
 
_ Ingrid ? demanda Karen.
 
_ Ah oui, j'ai oublié de te présenter..."

Ingrid s'empressa de serrer la main de sa mère et de se présenter, sans pour autant mentionner le fait qu'elles avaient un lien de parenté. Puis, elle déclara:

"Nous allons attendre qu'un autre sorcier arrive et il nous conduira à son chef.

_ Vous semblez savoir ce que vous faîtes ! s'exclama John.

_ Expérience oblige", répondit Ingrid en souriant.

Karen, Ingrid et John allèrent s'asseoir et attendirent le sorcier tout en parlant de tout et de rien, et notamment de l'enfant que portait Karen. Soudain, le sorcier attendu apparut et décocha une flèche sur John qui s'écroula. Ingrid le figea et alla rejoindre Karen qui s'était agenouillée près de John et pleurait. John mourut dans les bras de Karen. Pendant ce temps, Ingrid défigea le sorcier et lui demanda:

"Où est votre chef ?"

Le sorcier se mit à rire, mais Karen se leva et lui lança des flammes. Son visage était changé par la fureur et Ingrid reconnut là le visage de sa mère lorsqu'elle avait essayé de la tuer. Le sorcier hurlait et Karen semblait savourer son plaisir. Puis, elle éteignit les flammes d'un geste et répéta la question d'Ingrid:

"Où est votre chef ?"
 
_ Il se trouve dans une grotte rendue invisible par magie. Vous ne la trouverez jamais toutes seules.
 
_ Et bien, vous nous accompagnerez ! s'exclama Ingrid.
 
_ Si je viens avec vous, il me tuera ! répliqua le sorcier.
 
_ Et si vous ne nous montrez pas le chemin, je ne me contenterai pas de vous tuer, ajouta Karen. Je vous ferai souffrir éternellement dans les flammes de l'Enfer !"

Le sorcier la regarda et déclara:

"Suivez-moi !"
 
Ingrid et Karen lui emboîtèrent le pas. Ils marchèrent tous les trois pendant plus d'une demi-heure avant que le sorcier ne s'arrête. Il semblait apeuré et n'avança pas plus. Ingrid déclara alors:
 
"C'est ici...

_ Comment le savez-vous ?

_ Une intuition."
 
Karen demanda alors au sorcier d'un air menaçant:
 
"Comment on entre ?
 
_ Ah non, vous vous débrouillez maintenant !" s'écria le sorcier.

D'un même mouvement, Karen fit apparaître des flammes dans ses mains et Ingrid fit apparaître de l'électricité. Le sorcier comprit qu'il ne fallait pas essayer de lutter. Il fit alors de grands gestes en marmonnant une incantation. Un vortex apparut. Alors que Karen et Ingrid regardaient le vortex, le sorcier fit volte-face pour s'échapper, mais Ingrid anticipa son geste et le tua en l'électrocutant. Puis, avec Karen, elle pénétra dans le vortex. Elles atterrirent dans la grotte dont avait parlé le sorcier. Elles avancèrent pendant un moment, jusqu'à ce qu'Ingrid reconnaisse le lieu où Altanak les avait attaquées. Elle s'arrêta, suivie de Karen.

"Qu'est-ce qu'il y a ? demanda cette dernière.

_ Attendez, je crois qu'on est arrivées...

_ Comment pouvez-vous savoir ça ? s'exclama Karen. Et d'ailleurs, qui êtes-vous ?"

Un grand fracas interrompit leur conversation. Les deux jeunes femmes se levèrent en même temps et virent Altanak s'avancer vers eux. Il s'arrêta devant Karen et la fixa droit dans les yeux. Karen se rapprocha d'Ingrid. Le sorcier regarda Ingrid et s'exclama:
 
"C'est bizarre mais j'ai l'impression qu'il y a un intrus, ou en l'occurrence une intruse, dans ce monde ! Laissez-moi deviner, c'est vous !"
 
Il montra Ingrid du doigt. Cette dernière s'exclama:

"Epargnez-nous votre bla-bla et battons-nous !"

Ingrid fit un pas en avant et déclara:

"Vous ne pouvez rien contre nous.

_ Oh ! ricana Altanak. Et qu'allez-vous faire ? Me lancer une boule d'électricité ?"

Ingrid se raidit.

"Il sait ?" se demanda t-elle.

Altanak s'approcha de Karen qui reculait en même temps qu'il avançait. Ingrid s'écria alors:

"Servez-vous des pouvoirs de votre bébé !"

Altanak se tourna alors vers Ingrid et l'envoya balader contre une paroi de la grotte. Ingrid s'évanouit sous le choc. Altanak fit face à Karen et grogna:

"Enfin seuls..."

Karen était morte de peur. Soudain, un souffle l'envahit. Elle murmura:

"John..."

Altanak la regarda, stupéfait. Il ne comprenait pas ce qui arrivait. Karen reprit confiance en elle. Elle mit une main sur son ventre et tendit l'autre vers le sorcier. Un nouveau souffle envahit Karen et une flamme immense sortit de sa main tendue. La flamme pénétra dans le corps d'Altanak et le consuma de l'intérieur. Lorsqu'il ne resta plus que des cendres, Karen se précipita vers Ingrid. Elle respirait toujours. Karen la secoua un peu. Lorsqu'elle se réveilla, Ingrid déclara:

"Vous l'avez eu..."

Puis, elle fut prise dans le tourbillon qui annonçait son retour dans son époque. Elle murmura:

"Pourvu que ça ait marché."

Lorsqu'elle se réveilla Ingrid était dans la petite pièce isolée dans le salon de coiffure. Adeline était à ses côtés.

"Alors ? demanda cette dernière.

_ Alors je n'ai pas sauvé l'homme, mais j'ai fait une autre bonne action..."

Puis elle se leva et demanda:

"Où est maman ?"

Ingrid croisa les doigts.

"Pourvu que ça ait marché, pourvu que ça ait marché..."

Adeline dévisagea sa petite soeur et s'exclama:

"Je ne sais pas de quel monde tu viens, mais je ne trouve pas ta plaisanterie marrante ! Maman est morte depuis bien longtemps, et j'aimerais que tu la laisse reposer en paix."

Puis, elle sortit de la pièce, laissant Ingrid toute seule. Cette dernière ne put s'empêcher de laisser échapper une larme et dit:

"Je suis désolée, maman... mais il le fallait..."

FIN